Les habitants du village se réunissaient chaque dimanche après-midi pour jouer à la pétanque sous les majestueux platanes de la place centrale. C’était une tradition qui remontait à des générations, et tout le monde, des enfants aux anciens, y participait avec enthousiasme.

Ce dimanche-là, le soleil brillait haut dans le ciel, et une légère brise faisait danser les feuilles des platanes. Les joueurs, vêtus de chemises à carreaux et de pantalons en toile, se rassemblaient autour du terrain de jeu, leurs boules de pétanque brillantes à la main. Les spectateurs, assis sur les bancs en bois ou accoudés aux tables des cafés voisins, observaient avec attention.

Parmi les joueurs, il y avait Bébert, un ancien champion de pétanque du village, connu pour son adresse et sa précision. À ses côtés, son ami d’enfance, Léon, un boulanger jovial toujours prêt à plaisanter. Les deux hommes formaient une équipe redoutable, et ce jour-là, ils affrontaient les jeunes frères Lafon, Titin et Pauleau, qui rêvaient de détrôner les anciens.

La partie commença dans une ambiance bon enfant, les joueurs échangeant des taquineries et des rires. Bébert lança la première boule avec une précision incroyable, la plaçant juste à côté du cochonnet. Léon suivit avec un tir puissant, écartant les boules adverses. Les frères Lafon, déterminés à prouver leur valeur, ripostèrent avec des tirs habiles, mais Bébert et Léon restaient imperturbables.

Au fil des manches, la tension montait, et les spectateurs retenaient leur souffle à chaque lancer. Les boules s’entrechoquaient, soulevant des nuages de poussière, et les cris de joie ou de déception résonnaient sous les platanes. Finalement, après une série de coups magistraux, Bébert et Léon remportèrent la victoire, sous les applaudissements enthousiastes de la foule.

Les joueurs se serrèrent la main, et tout le monde se retrouva autour d’un verre de pastis pour célébrer cette belle après-midi. Les rires et les discussions animées se poursuivirent jusqu’au coucher du soleil, tandis que les platanes, témoins silencieux de cette tradition, continuaient de veiller sur le village.

Et ainsi, chaque dimanche, la magie de la pétanque réunissait les habitants du village, perpétuant une tradition chère à leurs cœurs.